Traitement de l'arthrose du genou

L’arthrose du genou, qui correspond à une destruction progressive des cartilages articulaires.
Elle évolue par poussées.
 C’est ce qui explique qu’il y a des moments « où ça va mieux » et des périodes de crise véritable. 

Quels sont les moyens pour combattre les crises douloureuses ?

  • le repos. Il faut éviter le surmenage articulaire : la position debout prolongée, le sport bien-sûr, mais aussi les escaliers, le ménage, les voyages… Parfois, selon votre métier, un arrêt de travail peut-être utile.
  • le repos strict. Parfois nécessaire en cas de poussée très douloureuse : repos au lit.
  • l’attelle (quelques jours seulement), la glace, l’usage d’une, voire deux, cannes anglaises.
  • les genouillères : il en existe différents modèles selon le type d’arthrose de genou, les laxités et le déformations dont vous pouvez faire l’objet.
  • Les semelles orthopédiques : sur prescription médicale et suivant les troubles d’axe des membres inférieurs que vous avez.
arthrose de genou
  • Mais parfois ces moyens peuvent ne pas suffire et il sera préconisé de prendre des médicaments. Votre médecin généraliste saura vous guider, car il connait les éventuelles contre-indication à certains médicaments dont vous pouvez faire l’objet. Classiquement, pour combattre l’arthrose du genou, on utilise des antalgiques de palier 1 (paracétamol) ou de palier 2 (tramadol ou opiacés) associés à des anti-inflammatoires. On ne peut pas prendre des anti-inflammatoires trop longtemps ou trop souvent du fait des complications gastriques (ulcère, hémorragie digestive) ou rénales (insuffisance rénale) qu’ils peuvent entraîner.
  • Auparavent, si cette poussée résistait à ces traitements, on pouvait envisager une infiltration de corticoïde retard dans votre genou. Ce traitement est un traitement « d’attaque », ce n’est pas un traitement de fond de l’arthrose de genou. Il ne peut donc pas être fréquemment renouvelé. Il faut savoir « stratégiquement » qu’il contre-indique un geste chirurgical de prothèse de genou pendant six mois. La complication majeure de ce traitement est l’infection (arthrite septique). Elle survient dans 1 cas sur 70 000 en moyenne. C’est pourquoi il est nécessaire de la réaliser dans des conditions d’asepsie « chirurgicale » rigoureuse. Actuellement, et pour ma part depuis 2020, les indications d’injection de corticoïdes sont devenues exceptionnelles. Elles ont été pratiquement totalement abandonnées au profit des injections de PRP intra-articulaire ou intra-osseux et intra-articulaire. On connait en effet maintenant les effets néfastes à long terme des corticoïdes sur la trophicité des cartilages.

Et entre les poussées inflammatoires :
le traitement de fond de l'arthrose de genou

Le traitement de fond de l’arthrose de genou fait appel :

  • aux médicaments
    Il font appel, à la demande suivant le résultat obtenu, aux antalgiques de palier 1 (paracetamol) ou de palier 2 (tramadol, opium), éventuellement associés pour une courte période à un anti-inflammatoire à dose « filée » (c’est à dire un jour sur deux ou un jours sur trois)
  • aux chondroprotecteurs
    Ils sont à base de soja et d’avocats (Piasclédine®), à base d’extraits de cartilage : chondroïtine sulfate (Structum®, Chondrosulf®) ou extraits d’une plante : la diacéréine (ART 50®, Zondar®). ces médicaments ne sont plus remboursés par la sécurité sociale. Ils sont d’action lente et leur bénéfice n’est donc pas immédiat. Leur efficacité est variable suivant les personnes.
  • C’est pendant cette période que vous pourrez faire quelques exercices pour éviter l’enraidissement de votre articulation, soit par des auto exercices à la maison, soit chez un kinésithérapeute.
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  • aux infiltrations d’acide hyaluronique Il s’agit de la viscosupplémentation. L’acide hyaluronique est un composant naturel du liquide articulaire synovial qui permet au cartilage de conserver ses propriétés biochimiques. En cas d’arthrose le liquide synovial perd ses propriétés mécaniques et sa qualité, le cartilage est donc moins bien lubrifé et l’arthrose s’aggrave. 6 fois sur 10 le patient est « bon répondeur », c’est à dire qu’il note une certaine amélioration de sa symptomatologie. On peut renouveler ce traitement une fois par an si les effets ont été bénéfiques. Il contre indique la chirurgie pendant 2 mois. D’un point de vue pratique ces infiltrations sont réalisées à mon cabinet de consultation à trois reprises à une semaine d’intervalle. De la même manière qu’une infiltration de corticoïde, vous pourrez rentrer chez vous en conduisant vous même et il faudra éviter le surmenage articulaire la journée de l’infiltration. Ces injections dans votre genou ne sont pas douloureuses et peuvent se faire sans modification de votre traitement, même si vous êtes sous anti-coagulants.
    La complication majeure de ce traitement est l’infection (arthrite septique). Elle survient en moyenne dans 1 cas sur 70 000. C’est pourquoi il est nécessaire de la réaliser dans des conditions d’aseptie « chirurgicale » rigoureuse.
  • aux infiltrations de PRP (Plasma Riche en Plaquettes)
    Il s’agit d’un des grands espoirs de la recherche. En théorie, seul traitement susceptible de faire faire « marche arrière » à l’arthrose.
    En France son utilisation ne peut être légalement associée à l’utilisation de cellules souches, qui sont interdites en administration intra-articulaire, car nécessitant des études randomisées préalables pour faire la preuve de leur innocuité.
    Par contre l’utilisation de PRP seul est couramment employé par mes soins depuis septembre 2014.
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Enfin dans certains cas, si les poussées sont trop fréquentes ou répondent mal aux traitement, on peut, rarement, être amené à proposer un lavage articulaire sous arthroscopie. Celui-ci se réalise en ambulatoire, sous anesthésie générale, en pratiquant deux petits trous dans votre genou pour permettre le passage d’un arthroscope et d’un optique muni d’une caméra, afin de nettoyer les débris articulaires accumulés et « laver » le genou notamment des enzymes toxiques et le cas échéant des cristaux de calcium. Ce geste dure environ 10 minutes. Vous devez être accompagné(e) pour sortir de la clinique car du fait de l’anesthésie vous ne serez pas autorisé à conduire vous même.
Les bénéfices sont rapides et leur durée dans le temps varie d’une personne à l’autre.

La Chirurgie de l'arthrose de genou

Elle devient nécessaire en cas d’échec des traitement médicaux bien conduits.

  • L’ostéotomie tibiale
    C’est une intervention conservatrice qu’on peut proposer dans certains cas bien précis. Généralement en cas d’atteinte arthrosique unique du compartiment fémorotibial interne (jambe arquées), plus rarement du compartiment fémorotibial externe (jambes en X), sans atteinte des autres compartiments chez une personne jeune de moins de 40 ans.
    Elle consiste à enlever ou ajouter un coin osseux à la partie supérieure du tibia.
    Les suites sont assez longues car la reprise de l’appui à la marche est autorisée après plusieurs semaines.
  • les prothèses de genou
    Il en existe plusieurs types selon les cas : selon votre âge, vos déformations, vos laxités, etc… tous ces éléments seront analysés lors de l’examen clinique et radiographique pendant votre consultation dans mon cabinet de consultation.
    Il s’en pose eviron 60 000 par an en France. Leur durée de vie est en moyenne de 15 à 20 ans.
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    Lorqu’elles sont usées ou qu’elles sont descellées, on peut les changer. Cette intervention, plus délicate, n’est à réaliser que dans un centre spécialisé du fait du matériel chirurgical spécifique et complexe nécessaire à cette intervention, de l’existence d’un service de réanimation, et de l’expérience du chirurgien, facteur primodial dans ce genre de chirurgie.
    Elle représente environ 20% de mon activité. Je ne la réalise que sur Marseille, soit à l’Hôpital Privé de la Résidence du Parc, soit à l’Hôpital Privé Clairval selon les cas.
    Elle fait l’objet d’un chapitre spécifique : cliquez ici reprise de prothèses pour en savoir plus.